Comment éviter de dépendre des avances de salaires

Il est parfois difficile d’être véritablement près face aux aléas de la vie. Un accident, un bris important ou même un licenciement sont rarement prévisibles. C’est pourquoi il est important d’avoir un fonds d’urgence. Toutefois, si ce dernier n’est pas assez garni ou est inexistant, il faut tout de même trouver une solution, ne serait-ce qu’à court terme.

C’est dans des situations d’urgence, pendant lesquelles on n’a pas le temps de penser, que l’on risque le plus de faire un mauvais choix. Un des meilleurs exemples est le fait d’avoir recours à une avance de salaire, un type de prêt qui risque de créer beaucoup plus de problèmes qu’il n’en résout. Heureusement, il y a plusieurs stratégies pour éviter ce type de prêts, ainsi que des alternatives beaucoup moins dommageables pour vos finances.

Pourquoi faut-il les éviter ?

Les avances sur salaire, aussi appelé prêts sur salaire, sont une forme de prêt très facile à obtenir. Souvent, un simple coup de téléphone ou une demande par Internet suffit, et on ne fera généralement pas d’enquête de crédit. Vous obtenez ainsi une somme d’argent que vous devez rembourser à l’arrivée de votre prochaine paie. À cette somme s’ajoutent des frais, de l’ordre d’autour de 20 $ par tranche de 100 $ empruntée en moyenne au Canada. Si le prêt n’est pas remboursé à temps, vous devrez payer des intérêts en plus des frais.  

Comme ce sont des prêts de très courte durée (jusqu’à votre prochaine paie), vous n’avez que très peu de marge de manœuvre. Si votre budget est déjà serré, il est très probable que vous ne puissiez pas rembourser la totalité des frais. Des intérêts viendront donc s’ajouter et votre dette ne fera qu’augmenter.

Les avances de salaire au Québec

Il y a des limites plus strictes en matière de prêt au Québec qu’ailleurs au Canada. Cela aide à limiter les dégâts. En effet, il y a une limite de 35 % pour le taux d’intérêt effectif global. Toutefois, ce taux demeure très élevé, même pour des prêts à court terme sur de petits montants.

4 stratégies pour éviter les avances de salaires

Compte tenu du danger de surendettement causé par les avances de salaire, il faut les éviter à tout prix. Voici quelques suggestions de stratégies pour éviter de devoir avoir recours à ce type de prêt.

1. Se doter d’un budget solide

Presque tout conseil en matière de finance personnelle débutera par l’importance de se créer un budget qui tient la route. Un budget est donc une première étape pour analyser vos revenus et vos dépenses et bien comprendre où va votre argent. En équilibrant bien votre budget, vous pourrez probablement dégager des fonds vers votre épargne, ce qui vous permettra d’avoir un coussin en cas d’urgence. Aussi, vous pourrez voir rapidement les dépenses qui mériteraient d’être réduites, ne serait-ce que le temps de répondre à ladite urgence.

2. Se bâtir un fonds d’urgence

Un bon fonds d’urgence est l’arme ultime pour éviter l’endettement. Idéalement, visez accumuler un montant équivalent à vos dépenses essentielles pour une durée d’entre trois et six mois. Si cette somme vous paraît impossible à épargner, ne vous découragez pas. Même si vous n’avez que quelques centaines de dollars de côté, ils pourraient vous servir grandement en cas de problème, en vous évitant d’avoir recours au crédit et de payer des frais et des intérêts.

3. Payer pour une protection de découvert

La plupart des institutions financières offrent des services de protection de découvert. Cela signifie que, si vous n’avez pas les fonds nécessaires pour certaines transactions, la banque couvrira la différence pour vous. Par exemple, si vous avez 500 $ dans votre compte chèque, mais que vous faites une épicerie de 200 $ et que vous devez faire réparer votre voiture pour 400 $ dans la même semaine, votre compte affichera un montant négatif de -100 $. La banque reprendra la somme que vous lui avez empruntée, en plus des intérêts, à même vos dépôts suivants.  

Ce n’est pas une solution parfaite à long terme, car les intérêts sont importants et il y a généralement des frais à payer. Selon le type de forfait, il peut s’agir de frais fixes mensuels ou de frais à payer chaque fois que vous êtes à découvert. Par contre, même en tenant compte de tous ces frais, les dangers d’endettement sont moins grands qu’avec les prêts sur salaire.

4. Utiliser une autre méthode de crédit

Comme les avances de salaire sont le produit de crédit le moins avantageux pour les consommateurs, pratiquement n’importe quelle autre méthode sera une meilleure avenue. Cela inclut :

• Les cartes de crédit : même si leurs taux d’intérêt sont élevés, vous bénéficiez d’une période de grâce avant de devoir les payer. Si votre prochaine paie est suffisante pour tout rembourser tout en courant vos besoins, vous n’aurez aucun problème.

• La marge de crédit : la marge de crédit offre un taux d’intérêt souvent avantageux, que vous ne payez que sur les sommes empruntées. Si le montant est trop élevé pour votre carte de crédit ou si la somme ne peut pas réalistement être remboursée dans les délais d’une carte de crédit, la marge de crédit est une excellente solution.

• Les prêts rapides : les prêts rapides peuvent être assujettis à des intérêts assez élevés, et il faut savoir les magasiner. Toutefois, si vous êtes dans l’urgence et n’avez ni carte de crédit ni marge de crédit disponible, les prêts rapides sont nettement moins dommageables que les avances de salaire.

• Demander de l’argent à un proche : se faire prêter de l’argent par un ami ou quelqu’un de la famille demande beaucoup de tact et d’honnêteté. Ce n’est pas quelque chose à prendre à la légère et ce n’est pas pour rien que bien des gens évitent cette astuce. Par contre, si vous êtes vraiment mal pris, c’est une option à considérer. Il y a bien sûr des désavantages, mais, au moins, vous ne risquez pas le surendettement.

• Demander une avance sur votre salaire : certains employeurs sont flexibles quant au versement de votre salaire. Dans une situation d’urgence, on pourrait accepter de vous verser, d’avance, une partie de votre prochaine paie. Dans certains cas, vous pourriez aussi demander à encaisser des jours de congé. Sachez toutefois que votre employeur n’a pas du tout l’obligation de répondre à votre demande. C’est parfois tout simplement impossible selon le système de gestion des ressources humaines.

Personne n’est entièrement à l’abri d’imprévu ou d’incident. Toutefois, même en cas de catastrophe, il faut savoir garder la tête froide et ne pas succomber aux solutions de crédits trop belles pour être vraies.

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