Les négociations avec vos créanciers : comment s’y prendre
Les négociations avec ses créanciers ne concernent pas seulement les renouvellements d’hypothèque. À priori, vous pouvez très bien demander à renégocier les conditions d’un prêt, si vos créanciers sont ouverts à la question. C’est d’ailleurs un premier pas à faire si votre situation financière est difficile et que vous n’arrivez pas à payer toutes vos factures à temps. Dans ce cas, négocier avec vos créanciers pourrait vous éviter de tomber dans le surendettement.
Si vos finances s’améliorent, vous pourriez réduire la période d’amortissement en augmentant les versements mensuels, ou même faire un remboursement anticipé. Négocier avec ses créanciers peut paraître intimidant, mais les astuces suivantes vous permettront de bien vous préparer.
3 choses qui peuvent être négociées
Avant tout, sachez que rien ne force vos créanciers à accepter de nouvelles conditions. Ils ont tout à fait le droit de conserver le contrat initial. Toutefois, pour bien négocier, il vous faut savoir ce qui peut être discuté. Normalement, les trois éléments suivants peuvent être renégociés sur un contrat de prêt.
- Le taux d’intérêt : le taux d’intérêt est le pourcentage qui s’ajoute au montant total du prêt. Par exemple, un prêt de 10 000 $ jumelé à un taux d’intérêt simple de 5 % vous coûtera au final 10 500 $. Si vous pouvez le négocier à la baisse, vos versements mensuels pourraient diminuer.
- Le capital : le capital correspond au montant que vous avez emprunté. Il peut être possible de demander une réduction du montant de la dette, surtout si vous pouvez rembourser une importante partie en un versement.
Par exemple, imaginons que vous avez une dette de 15 000 $, étalée sur 8 ans. Vous recevez 13 000 $ en héritage à la suite du décès d’un proche. Vous pourriez offrir de faire un versement unique de 13 000 $ pour régler la dette tout de suite.
- La période d’amortissement : c’est la période durant laquelle vous remboursez votre prêt. Par exemple, si vous avez un prêt à rembourser sur une période de six mois, mais que les paiements mensuels sont trop élevés, vous pourriez demander à étaler la période de remboursement sur neuf ou dix mois.
Ces trois éléments vous permettent d’avoir la marge de manœuvre pour trouver une solution qui fonctionnera autant pour vous que pour votre créancier.
6 astuces pour mieux négocier
Contrairement à la négociation qui survient avant l’achat d’un produit ou d’un service, négocier un contrat déjà signé peut être plus délicat. En bref, vous n’avez pas autant de pouvoir que la partie adverse. Malgré cela, ces quelques astuces pourront vous aider à négocier plus facilement.
1. Faire un bilan de ses dettes
Avant même de commencer à contacter vos créanciers, faites un bilan complet de vos dettes. Dressez un tableau avec une colonne pour le montant total, le taux d’intérêt, le montant des versements actuels et la période d’amortissement. Ce tableau vous permettra de prioriser les dettes les plus urgentes, ainsi que de trouver votre marge de manœuvre.
Par exemple, si le créancier A se montre plus flexible que prévu, vous pourrez compenser pour un autre créancier qui refusera toute nouvelle offre.
2. Avoir toutes les informations en main
Pour bien négocier, vous devez être bien informé. Assurez-vous de bien connaître les détails de votre prêt, incluant bien sûr le capital, le taux d’intérêt et la période d’amortissement. Vérifiez également votre dossier de crédit. Si ce dernier s’est amélioré depuis la signature du contrat, cela pourrait jouer en votre faveur.
Sachez également ce que vous voulez. Si vous souhaitez rembourser votre prêt plus rapidement, assurez-vous d’avoir les moyens de le faire. Si vous avez eu un accident ou que vous avez perdu votre travail, vous devrez potentiellement demander à baisser le montant des remboursements mensuels, quitte à étaler la période d’amortissement.
Avec un dossier bien organisé, vous pourrez démontrer votre sérieux, ce qui sera bien reçu par vos créanciers.
3. Être poli
Comme dans tout type de négociation, il est fondamental de demeurer poli. Conservez votre calme, expliquez votre situation avec transparence et vous aurez beaucoup plus de chances que votre offre soit reçue de manière positive. Évitez également de cacher des détails importants à votre créancier.
4. Savoir ce que la concurrence offre
Si vous demandez un nouveau prêt, il est crucial de vérifier ce que la concurrence offre en matière de montants, de conditions et de frais. Ces mêmes informations peuvent être utiles quand vous renégociez un prêt. Elles peuvent vous permettre d’avoir un cadre réaliste quant aux pratiques qui se font.
5. Créer un plan B
Il est possible que vos créanciers ne soient pas très flexibles. Dans un tel cas, mieux vaut avoir un plan B. Par exemple, si vous n’arrivez pas à obtenir le montant total que vous espériez, vous pourriez demander un prêt rapide pour balancer le montant total, en vous assurant d’ajouter ce versement à votre budget. Si vous risquez le surendettement ou la faillite personnelle, considérez un prêt de consolidation de dettes.
6. Garder des traces par écrit
Une fois que vous arrivez à une entente, assurez-vous d’avoir toutes les nouvelles conditions clairement écrites. Une entente de vive voix ne sera pas suffisante si l’on vous accuse de ne pas faire vos paiements correctement.
Idéalement, conservez aussi toutes vos communications écrites, qu’elles soient sur papier ou numérique. Si vous avez des échanges téléphoniques, prenez en note les détails de la conversation, ainsi que la date et l’heure.
Arriver à une entente avec vos créanciers n’est pas une tâche simple, mais c’est la première étape pour reprendre en main votre situation financière. C’est une façon efficace d’éviter le surendettement et la faillite. Bien sûr, n’attendez pas la dernière minute pour consulter ces derniers ! Idéalement, établissez une communication dès que vous constatez que vous n’arrivez pas à faire tous vos paiements.